Visite du musée des égouts Parisien

, par Ronald HELLER

Une exposition permanente revisitée, de nouvelles activités, des ateliers pédagogiques ...
C’est un Musée des Égouts de Paris flambant neuf qui rouvre ses portes en 2021.
Il revendique sa modernité avec un bâtiment entièrement rénové, que l’on visualise désormais depuis la Seine. Cet édifice aux lignes épurées fait véritablement passer les égouts de l’ombre à la lumière.

Un peu d’histoire :
L’histoire des égouts de Paris et celle de la ville sont intimement liées. L’évolution de l’un influence celle de l’autre, et vice-versa. Alors que fin XVIIIe, l’égout est un cloaque, la capitale est envahie par la maladie.
Au fil du XIXe et des avancées techniques, les égouts deviennent peu à peu un réseau agile, serpentant adroitement sous la ville en un réseau unitaire et gravitaire. Paris commence à respirer et à se développer.

Fleuron du patrimoine industriel français, les égouts deviennent un canal d’assainissement de la capitale. Ils jouent aussi un temps le rôle de levier de productivité pour l’agriculture. Ils sont une source d’inspiration pour les artistes : peintres et écrivains entrainent héros et vilains au fil des boyaux du réseau souterrain. Aujourd’hui, les égouts représentent un outil supplémentaire pour une ville plus verte, reflétant les préoccupations écologiques de notre temps.

Début 19e, il y a bien un égout sous Paris. Mais il ne remplit pas encore sa fonction d’organe digestif de la ville : on ne compte que 16 km d’égouts pour 550 000 habitants en 1800.

Dès 1806, le service des égouts de Paris est confié aux ingénieurs des Ponts et Chaussées.

En 1833, le premier réseau rationnel d’égouts est créé pour recueillir les eaux de pluies et celles du nettoyage des rues, déversées par les bornes fontaines. Les égouts peu à peu permettent à l’eau de circuler sous la ville qui parallèlement se développe et respire : ses déchets sont drainés par le réseau souterrain qui la débarrasse de ses eaux usées, acheminées vers les champs d’épandage pour fertiliser les cultures autour de la capitale.

1865 : des eaux pures captées à la source circulent dans le réseau et sont distribuées dans Paris, ainsi que de l’eau non potable pour arroser les parcs et nettoyer les rues.

En 1867, pendant l’Exposition universelle, le grand public peut visiter les égouts dans des galeries dont la hauteur a été augmentée pour faciliter le travail des hommes

En 1894, c’est le tout-à-l’égout : les égouts de Paris, réseau unitaire, entraînent désormais les matières solides avec les eaux usées et les eaux de ruissellement. L’irrigation à partir des eaux usées est de plus en plus utilisée, jusqu’en 1909 où elle commencera à décroitre.

Début 20e, alors que les eaux usées transitent avec les eaux pluviales dans la cunette principale, les égouts accueillent aussi les canalisations d’eau potable, d’eau non potable, d’air comprimé… Il y circule même une partie du courrier avec l’envoi de pneumatiques ! Aujourd’hui, le réseau abrite 141 259 km de fibre optique, pour assurer aux Parisiens l’Internet très haut débit.

Voir en ligne : Musée des égouts parisiens